Très sincèrement, ce voyage à Lanzarote, en février dernier, devait être un moment de détente, de dépaysement, de coupure avec la routine. A aucun moment je n’y pressentais une source d’inspiration pour mes dessins. Or, j’avoue avoir été happée par les formes, matières et couleurs ambiantes rendues par une sorte de complicité entre l’homme et la nature.
Pour ceux qui ne connaissent pas ou pour rappel, Lanzarote est une petite île de l’archipel espagnol des Canaries. Comme dans toute cette région de la Macaronésie, le relief est constitué de volcans ; beaucoup de volcans. Il y a donc là une imposition de formes coniques, de matières rocheuses et sablonneuses et de couleurs spécifiques à ce genre de paysage : les ocres rouges et jaunes ; du brun allant jusqu’au noir. L’Atlantique environnant favorise brouillards et vents et – quelle découverte ! - la "calima", passage de poussières épaisses jaunâtres provenant du Sahara qui rendent le paysage lunaire, mystérieux, magique, flottant dans une atmosphère liquide. Voici une photo que j’ai prise le jour de l’arrivée à Arrecife, capitale de Lanzarote :
Ces teintes sombres de la nature volcanique contrastent avec les maisons d’un blanc immaculé et le vert de nombreux cactus, comme ici :
La nature est rude, à cause du manque d’eau douce, du sol minéral et du vent presque constant et parfois violent. La plupart des denrées viennent du continent et les cultures agricoles sont peu nombreuses. Toutefois, la vigne pousse mais chaque cep doit être protégé du vent par des murets de pierre de lave. Il en découle un étonnant effet graphique :
Inattendus dans ce territoire d’Europe, des chameaux, qui dans le temps servaient au transport de marchandises et qui, de nos jours, attendent les touristes pour un petit tour dans les volcans. Ils m’ont paru tristes, ces chameaux, attachés les uns aux autres, pour un minimum d’activité dans la journée. Jugez par vous-même…
De retour en France, j’avais intégré les contrastes chromatiques majeurs de l’île (vert, blanc, noir...). Depuis, j’ai envie de m’habiller dans ces teintes, d’aménager mon jardin avec des cactus et des petits cailloux de lave, ce qui n’est pas forcément en accord avec la Provence environnante…
Pour l'instant, je porte un bracelet en pierre de lave et olivine acheté là-bas :
Quant au dessin, j’ai représenté à ma manière ce que j’avais vu et ressenti dans cette île pleine de découvertes pour moi qui ai assez peu voyagé. Voici un détail de "Lanzarote on my mind". Le tableau entier, avec cadre et passe partout accordés, est à découvrir dans la rubrique "créations récentes" du site. Vous pouvez y accéder directement en cliquant Ici.
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Quand un magicien explique son tour, on est souvent déçu, mais quand un peintre nous raconte le sens et le parcours de son trait, c'est alors que commence la mystification ... Bem feito !